Ouverture du Beyond The Court Club
Présentation du Sport Business (Définition + taille du marché + tendances)
Bonjour à tous, bienvenue aux 94 supporters du Beyond The Court Club.
Je vous remercie d’avoir rejoint l’aventure avant même la sortie de cette première édition.
Certains d’entre vous ont pu voter pour choisir le sujet de cette newsletter inaugurale. Le grand vainqueur du sondage fut le 4e thème : Présentation du Sport Business.
Pour cette présentation, nous allons voir :
La définition du sport business et la taille du marché.
Qui sont les acteurs du sport business ?
Présentation de certaines branches du sport business (Droits, TV, Fan Expérience, la Data et l’IA).
Les tendances et le futur du sport business.
Pourquoi j’ai créé Beyond The Court et mon lien avec le sport Business (en 5 dates)
Le premier épisode du podcast
Bonus (Plusieurs cadeaux en fin d’édition).
Avant de commencer je vous mets le lien du podcast Beyond The Court avec Olivier Spaeth (Horizm + le café du sport business).
(Description de l’épisode à la fin de la Newsletter)
PRÉSENTATION DU SPORT BUSINESS
Définition
Le sport business est difficile à définir.
Tous les acteurs ne sont pas d’accord sur les activités qui englobent le secteur. Certains vont en avoir une définition restreinte :
L’ensemble des activités commerciales qui permettent aux sports de se produire.
Ici le sport business inclut la gestion des athlètes (communication, droit à l’image, agent, etc.), le sponsoring, les droits TV ou encore l’organisation des compétitions.
Je n’aime pas cette définition.
Elle est trop étroite. Elle ne prend en compte qu’une seule branche du sport business. La partie liée au sport professionnel et à son exploitation.
Mais selon Michel Desbordes (professeur de marketing du sport à l'université Paris-Saclay), le sport business ne se résume pas qu’aux activités commerciales liées au sport professionnel.
Le sport business est plus large
Il va de la raquette de tennis que l’on achète chez Décathlon en passant par l’organisation des Jeux Olympiques de Paris à BNP Parisbas qui sponsorise Roland Garros.
Vous remarquerez qu’avec ce prisme, le sport business intègre le monde professionnel mais aussi amateur.
Je me rapproche de la vision de Michel Desbordes et définirai le sport business comme :
L’ensemble de l’argent et plus précisément de la valeur générée par le sport au niveau social, économique et politique.
Cette définition est beaucoup plus large.
Et bien définir ce qui appartient ou n’appartient pas à un secteur est primordial pour calculer la taille du marché.
La taille du marché
800 milliards : c’est le montant du chiffre d’affaires estimé par Michel Desbordes si on inclut les 3 branches du sport business :
Le marketing du sport (140 milliards)
Les équipementiers et la distribution (280 milliards)
La gouvernance du sport (400 milliards)
Pour bien comprendre ce que représentent 800 milliards de dollars, c’est 1% du PIB mondial (80 000 milliards).
Et si on compare à d’autres industries alors c’est supérieur à celle du jeu vidéo (1re industrie culturelle avec 135 milliards), du luxe (288 milliards) mais bien inférieur à celle de l’alimentation (8000 milliards).
En France, le sport business pèserait environ 40 milliards d’euros.
Les 3 branches du sport business
J’ai mentionné les 3 branches du sport business. Voici à quoi elles correspondent.
Le marketing du sport correspond aux événements sportifs organisés au niveau mondial (la Coupe du monde de Football, Les JO ou encore Roland-Garros) et local (championnat européen de football, NBA etc.). À ceci s’ajoutent les activités de sponsoring utilisées par les marques pour améliorer leur notoriété en s’associant aux différentes équipes ou directement avec les sportifs. Elle représente environ 20% du marché.
Les articles de sport, équipementiers et distributions (matériel) correspondent au marché des produits liés au sport. Ce segment comprend les équipements spécifiques (ballon, raquette), les chaussures et textiles via les distributeurs généralistes ou spécialisés. Il représente environ 30 % du marché.
Les organisations et la gouvernance du sport se rapportent à tous ceux qui organisent et gouvernent le sport : fédérations, ligues, clubs, syndicats, pouvoirs publics et acteurs du tourisme sportifs. Ainsi, on y trouve les acteurs tels que la FIFA (Fédération International de Football Association) ou encore l’ATP (Association Tennis professionnel) qui correspondent respectivement à l’entité mondiale qui dirige le football et l’institution qui gère le tennis masculin professionnel. Dans ce segment, nous trouvons également l’investissement des pouvoirs publics dans les infrastructures comme la construction de stades ou de complexes sportifs. Ce secteur représente 50% du marché.
Pour rendre plus concret ces définitions : voici quelques sous branches du sport business.
Les droits de diffusion.
Ce sont les droits que payent, généralement, les chaînes de télévision afin de retransmettre les différentes compétitions sportives.
Ces droits TV représentent une part importante de l’économie du sport et d’autant plus pour le plus populaire : le Football.
Au sein de ses droits TV, il faut distinguer les droits domestiques et internationaux
Les droits TV domestiques c’est-à-dire les droits de diffuser une compétition nationale sur une chaîne nationale.
🇫🇷 La ligue 1 avec Canal +
Les droits TV internationaux c’est-à-dire le droit de diffuser une compétition provenant d’un autre pays sur une chaîne nationale.
🏴 La Premier League avec Canal +
Pour bien comprendre l’importance de ces droits TV, il représente
50% des revenus de la Coupe du Monde 2014 au Brésil.
67.8% des revenus de l’AS Monaco en 2021.
Ces droits ont explosé depuis une vingtaine d’années. Il pourrait bien connaître un nouveau boom avec l’arrivée des GAFAM dans la danse.
Après le succès de Drive to Survive (la série sur la Formule 1), Netflix envisage un rachat des droits :
« La prochaine étape pour nous est d’acquérir les droits de diffusion des sports en direct. En acquérant les droits, nous posséderons le contenu des programmes et cela fera toute la différence. » Ron Hastings (CEO de Netflix)
La Fan Experience
C’est l’ensemble des émotions ressenties par un fan, supporter ou spectateur avant pendant et après un événement sportif auquel il assiste.
Cette fan expérience englobe
Facilité d’accès au stade (Moyens de transport, parking).
La restauration (bonne boisson et nourriture + service efficace)
L’ambiance du stade
La communication sur les réseaux sociaux (Résumés des rencontres, les plus beaux buts, etc.)
Les animations supplémentaires (concert à la mi-temps du Super Bowl).
La Fan expérience a pour mission de fidéliser le spectateur, l’inciter à consommer des événements sportifs et faire de lui un ambassadeur.
Bref, le mantra de la fan expérience : c’est de satisfaire le public.
Voici une interview d’éco foot avec Benjamin Roumegoux (Ticket Chainer) qui développe cette notion de Fan Experience.
Je vous ai présenté deux sous branches du sport business mais il y en a bien d’autres comme la seating experiences, le sportwashing, le sponsoring, le merchandising, le tourisme sportif, le management public, le marketing de fédérations, etc.
Je pourrais continuer mais cette newsletter deviendrait indigeste.
J’ai donc décidé de construire une bible du Sport Business où je vais définir tous les concepts, mentionner toutes les branches, présenter des études de cas et répertorier les entreprises les plus intéressantes du secteur (et bien d’autres choses).
Ce document le voici : Le Playbook.
Garder le précieusement : il sera augmenté toutes les semaines.
Après avoir vu à quoi correspondait le sport business, il est temps de découvrir qui sont les acteurs de cette industrie.
Les acteurs du sport business
Dans le sport business, on trouve 4 groupes d’instincts :
Les détenteurs de droits
Les marques
Les agences
Les médias
Les détenteurs de droits
Les ayants droit sont les détenteurs des droits sportifs et prennent plusieurs formes :
Les organisateurs d’événements sportifs : l’UEFA avec la Ligue des Champions ou la LFP avec la ligue 1.
Les fédération sportive : La FFF (fédération française de football ou La FFL (Fédération française de la Lose)
Les équipes : Boston Celtics (NBA), Arsenal, PSG, Team Vitality, etc.
Les sportifs : Lewis Hamilton, Lebron James, Roger Federer (🐐)
Les marques
Dans le sport business, on peut distinguer deux types de marque :
Les marques qui ont un lien direct avec le sport comme Nike ou Wilson qui vendent des articles de sport.
Les marques qui vont être présentes dans le sport par association comme Sony avec Playstation qui sponsorise la Ligue des Champions ou BNP Paris avec Roland Garros.
Les agences
Les agences sont le groupe le plus important du sport business. Elles couvrent (presque) l’intégralité du sport business. Que ce soit des agences pour le sponsoring, des questions juridiques, le management des clubs et des sportifs, l’exploitation du droit à l’image, le marketing, la communication, etc.
Ces agences sont employées par les détenteurs de droits et les marques pour travailler sur leurs affaires.
Horizm - l’agence qui met en relation les fans de sport et les détenteurs de droit grâce à de nouveaux revenus numériques.
Team 8 - l’agence de management de Roger Federer à l’origine de la Laver Cup.
STAKRN - l’agence spécialisée dans l’E-sport business qui conseille les entreprises, organise des événements et gère la carrière des sportifs.
Les médias
Enfin nous avons les médias qui traitent du sport comme l’Équipe, Canal + ou The Athletics
Mais il y a également les nouveaux médias issus d’internet dont Beyond The Court fait partie au côté de Trashtalk, First Team, Hello sport biz, Wiloo, etc.
Les revenus des sportifs
On parle beaucoup des salaires des joueurs de foot. Et plus globalement, des revenus générés par les sportifs. Mais combien ils représentent dans l’économie mondiale du sport Business ?
3 milliards c’est le montant récolté par les 50 athlètes les mieux payés au monde sur la dernière année écoulée (Source Forbes).
Pour intégrer le top 10, il faut avoir généré au minimum 80.9M de dollars.
Aucune femme n’est pas présente dans le top 10. La première est Naomi Osaka (20eme avec 57M de dollars).
À titre individuel, ces sportifs gagnent très bien leur vie. Mais si on dészoome sur l’ensemble du marché. La part des revenus qui leur sont consacrés n’est pas si grande.
Petite précision : Forbes distingue deux types de revenus : les revenus générés sur le terrain et en dehors du terrain :
Gains sur le terrain : Salaire, Prime, Prize Money
Ex : le salaire de Lionel Messi au PSG
Gains en dehors du terrain : Sponsors, Business, Investissement
Ex : Contrat de Federer avec Uniqlo ($300M sur 10 ans).
Liste des 50 athlètes les mieux payés
La valorisation des clubs et des franchises
Le Real de Madrid est le club le plus riche et le plus valorisé d’Europe (5.1 milliards de dollars).
Certaines valorisations ont complètement explosé depuis une dizaine d’années.
Le FC Liverpool est passé de 651 millions de dollars (en 2013) à 4.45 milliards de dollars aujourd’hui. (x7)
Les franchises américaines atteignent pour certaines des valorisations supérieures.
On peut l’expliquer par plusieurs facteurs dont celui de la différence entre les ligues ouvertes (européennes) et les ligues fermées (américaines). Cette différence de modèle fera l’objet d’une Newsletter du Beyond The Court Club.
Les tendances et perspectives du sport business
Un nouveau mode de consommation du sport
L’ère où le match, le combat ou la course était l’élément central du sport professionnel n’est plus.
La consommation des événements sportifs a changé avec l’avènement des nouvelles technologies et des réseaux sociaux.
Nous sommes à l’ère du « snacking content » où les fans consomment des actions spectaculaires, des hots shot, des highlights, des résumés.
Aujourd’hui, une compétition sportive en direct ne représente plus que 55% de la consommation des fans. Et cette tendance à la baisse ne fait que s’accentuer.
L’utilisation de la Data et de l’IA
La Data et l’Intelligence Artificielle peuvent être utilisées pour améliorer les performances d’un joueur ou d’une équipe mais aussi pour mieux connaître le profil des supporters et vendre de la publicité ciblée aux marques.
Le marché de l’analyse (data) devrait être multiplié par 6 d’ici 2030.
Dans certains sports comme le football américain et le basket, l’utilisation de la Data est devenue obligatoire pour espérer gagner.
La Data est aussi présente dans le football sur bien des aspects :
L’arbitrage
Le recrutement
Le choix de la composition
Récolter et traiter les données
Améliorer la performance des joueurs
Je vous recommande le podcast de So foot : L’IA peut-elle remplacer les coachs ?
L’internationalisation des clubs
Les clubs ne se contentent plus de parler à leur marché local. Ils souhaitent d’adresser au monde et plus précisément à certains marchés comme l’Asie dont la Chine et le Moyen Orient.
La NBA n’est pas la plus grande ligue aux États-Unis (derrière la NFL). Mais la NBA s’exporte mieux. David Stern et désormais Adam Silver (Comissionnaire de la NBA) ont fait un travail monstrueux pour que le basket et la NBA s’internationalisent.
La Dream Team de 1992
Les rencontres NBA en Europe (Paris et Londres)
La Chine comme nouvel Eldorado avec 580 millions de chinois qui ont vu au moins une rencontre de NBA en 2019.
Les ligues s’internationalisent mais les clubs également.
Le Real de Madrid n’est plus un club Espagnol. C’est devenu une marque globale qui parle à l’international.
Dans le premier épisode du podcast, Olivier Spaeth nous raconte (justement) sa participation à la stratégie d’internationalisation de Liverpool FC.
Pour en savoir plus, il faudra l’écouter 😏
L’avion a fait du monde un village.
Internet a fait du monde une Agora
Je pourrais mentionner également l’utilisation de la réalité virtuelle et augmentée.
Mais ne vous inquiétez pas tous les sujets abordés pourront faire l’objet d’une Newsletter dédiée, d’une vidéo Youtube, d’un podcast audio (en solo).
Vous n’avez pas fini de me lire, de m’entendre et de me voir parler sport business.
Je vous remets le fameux document à conserver : The Playbook.
Présentation du podcast
Pour ce premier épisode du podcast, j’ai l’honneur de recevoir Olivier Spaeth (Horizm) le fondateur du Café du sport business. La Newsletter de référence pour suivre l’actualité du sport et de l’E-sport au quotidien.
Dans cet épisode avec Olivier nous avons abordé :
La stratégie d’internationalisation de Liverpool et comment le club a multiplié par 7 sa valorisation en moins d’une décennie.
Sa newsletter : Le café du sport business et ce que ça a pu lui apporter : Spoiler : c’est un formidable accélérateur de réseau.
L’importance de toujours garder en tête les supporters et les fans : exemple de Jesse Cole et de son équipe de baseball les Savannah Bananas.
« Content is king » et l’obligation des sportifs, des clubs et des fédérations à créer du contenu pour se démarquer et attirer de nouveaux fans. Exemple de la Formule 1 avec le rachat des droits par Liberty Media.
Et bien sûr Horizm dont leur capacité à générer des nouveaux revenus pour les clubs, à mesurer précisément la valeur des contenus digitaux, leur avantage concurrentiel. Ainsi que des exemples concrets de leurs solutions dont un avec le Real de Madrid.
J’espère que ce premier épisode vous plaira.
La semaine prochaine, je recevrai Émeric Dumonteil de l’agence Little Big Club pour parler sponsoring.
La genèse de Beyond The Court (en 6 dates)
2010 : Canal + diffuse l’émission « Les Spécimens » présentée par Nathalie Iannetta (puis Astrid Bard). Cette émission décrypte et analyse certains sujets comme le Fair Play Financier, les TPO (tierce propriété des joueurs, la Coupe du Monde au Qatar (qui n’était qu’une rumeur à l’époque), etc. C’est ma première expérience avec le sport business (14 ans à l’époque).
2014 : Je m’inscris par défaut à une double licence en droit et en économie (après un bac S). Je prends goût à l’économie.
Mai 2020 : J’obtiens mon Master 2 d’économie de la régulation des marchés. Je n’ai qu’une certitude : Ne pas souhaiter travailler dans ce milieu.
Juillet 2020 : Je rédige une série d’articles sur l’inflation des droits de diffusion ainsi que les méthodes d’enchères utilisées pour attribuer les droits. Ce sont mes premiers contenus en ligne.
Octobre 2020 : Création de Beyond The court (page FB et Instagram). Je souhaite parler de sport business mais je fais le choix de la simplicité en m’orientant sur le tennis (mon sport de prédilection). Je sors ma première vidéo Youtube le 8 novembre 2020 : Le tennis est-il un sport de vieux ?
23 Juin 2022 : Après avoir monté ma chaîne Youtube à 2800 abonnés, je n’ai plus la force pour continuer à produire des vidéos et ne parler que de tennis. Je publie pour la première fois sur Linkedin en me forçant à revenir au projet initial : le sport business.
Depuis, je publie tous les jours et ai découvert une passion pour l’écriture.
Et vous êtes ici à me lire et à m’écouter dans un podcast.
Le créateur de la semaine
Pour cette première, il ne pouvait en être autrement.
Je vous présente Contes de foot : le meilleur storyteller du Youtube game francophone. Si vous êtes fan de football, ne pas le connaître est un drame.
De Zidane à Oliver Kahn en passant par Beckenbauer, Roy Keane, Cruyff, Ronaldo (le vrai 🤡), Platini, etc.
Il y a de fortes chances pour qu’il ait fait une vidéo sur votre joueur préféré.
Je vous mets l’une de ses dernières sur Franseco Totti (Je vous mets au défi d’arrêter la vidéo après avoir regardé la 1re minute).
La plus émouvante : celle sur Thierry Gilardi « Vas-y mon petit »
Citation sportive
« Être un professionnel, c’est faire ce que l’on aime les jours où on n’a pas envie de le faire. » (Julius Erwing)
Remerciement
Merci de m’avoir lu.
Si vous avez apprécié cette première Newsletter, sachez que ce n’est que le début.
Nous sommes en Ligue 2 mais l’objectif c’est la Ligue 1, puis la Ligue des Champions.
N’hésitez pas à partager cette Newsletter avec deux amis qui voudraient participer à cette quête de la coupe aux grandes oreilles. 🏆